Salut AL,
Contente de te retrouver après cette longue pause. Je sais
que tu comprends les aléas de la vie de freelance et que tu me pardonneras mes
périodes de silence.
Comme tu le sais maintenant, dès que je sors, je me
retrouve témoin ou victime de situations totalement improbables.
Et ça n’a pas raté lors d’un récent déplacement. C’était
pour un voyage à Lagos. Déjà rien que la destination te laisse penser que tout
ne sera pas forcément de tout repos… mais les choses ont démarré en trombe dès l’aéroport
de Dakar.
Donc le soir du départ, je suis en salle
d’embarquement, à observer une matérialisation (je te jure, en vrai) des Men in Black !!! Ils devaient être au moins une vingtaine et c'était impressionnant : tous debout (il y avait plein de places assises) bien baraqués, costumes noirs, attitude... (exactement comme sur l'affiche. Même les femmes ressemblaient à des MIB de dos !).
J’étais donc complètement
absorbée par ma réflexion sur leur origine (services
secrets ? militaires ? force de sécurité parallèle ?) quand
soudain j’entends un hurlement dans l’aéroport puis des pleurs. Je me dis que
c’est quelqu'un à qui on a dû annoncer la perte d’un être cher.
Au bout de 15 mn quand même, sans baisse de l’intensité des
pleurs, je me dis que ça doit être quelque chose de grave (d’expérience je sais que les pleurs ont tendance à se tarir d’eux même
progressivement et assez rapidement) et je vais donc voir ce qui se passe.
Et là je tombe sur une dame qui hurle debout (dans
la même pause que ma nièce de 3 ans quand elle fait un caprice... Ça aurait dû
me mettre la puce à l’oreille) devant la porte d’embarquement du vol pour
les Etats Unis et le personnel au sol impassible, qui gère l’embarquement des autres
passagers.
Je demande aux personnes alentour ce qui se passe et on me répond que la dame a
pris trop d’affaires dans son carry on bag[1] (limite fixée entre 8 et 10 kg selon les
compagnies) et le personnel au sol lui a demandé de réduire le contenu de
son bagage sinon celui-ci devrait être mis en soute.
Pour quiconque a déjà pris un vol à destination des
Etats-Unis, la 1ère chose qu’on intègre est qu’il n’y a pas de négociation possible sur le
planning, les consignes de sécurité et les décisions prises par le personnel au
sol ou en cabine. Information que la dame ne semblait visiblement pas avoir, vu qu’elle a commencé à
hurler sur le personnel que par la force ses
bagages allaient entrer avec elle en cabine et comme tels. Weu !
Pendant que la dame était en train de hurler et menacer,
l’équipe au sol – toujours impassible – a terminé l’embarquement des passagers
et tranquillement refermé les portes, avec la dame dans la salle. On
ne l’avait pas laissée embarquer…
Ce qui a causé un regain de pleurs, avec un
pic (hurlement désespéré) quand elle
a aperçu son avion qui quittait sa zone de parking (bon à ce moment j’avais quand même envie de lui demander "mais tu t’attendais à quoi ma fille ?").
Ce qui m’a le plus impressionnée quand même, c’est
l’impassibilité du personnel au sol. Les agents ont remballé leurs affaires et
sont repartis, sans un regard pour la dame, en la laissant exactement au même
endroit qu’une heure plus tôt : debout, à côté de la porte, dans une salle
désormais vide (à l'exception des agents en
charge du nettoyage), à crier (toujours comme ma nièce de 3
ans !) et menacer que ça ne se passerait pas comme ça (ah oui ?).
Question à moi-même :
pourquoi la police de l’aéroport n’est elle jamais intervenue ? Bon c’est
vrai qu’il s’agissait uniquement de nuisance sonore et que personne n’était en
danger physiquement mais quand même, c’était éprouvant pour les nerfs des
personnes autour.
Je ne sais pas ce qui s’est passé dans la tête de cette dame
(les paris sont ouverts pour expliquer sa
réaction), mais je me rappelle avoir pensé "la pauvre, elle doit vivre un drame
personnel en ce moment, que personne ne comprendra jamais" (oui je sais, elle ne devait surement pas être très normale).
Parce
que franchement, vu les restrictions sur les produits et éléments qui peuvent
entrer dans un vol pour les US, je me dis qu’à part quelques objets de valeurs (argents, papiers, bijoux, doudou[2]),
tout le reste est remplaçable et elle aurait juste pu délester un peu son
bagage cabine. Non ?
Comment elle a fini ? Je n’en sais trop rien.
Au bout d'un moment j'en ai eu un peu ma claque de son cinéma (un peu comme tout le monde d'ailleurs) et je l’ai
laissée à ses cris, pleurs et menaces, pour gérer la suite de ma nuit : on venait d’annoncer que mon vol aurait 2 ou 3 heures de retard (avec Arik ce n’est apparemment jamais clairement défini) et j'avais décidé d'aller dormir un peu (salon Teranga : 1 consommation, wifi, TV, Canapés… pour un ticket d’entrée de 5 000 FCFA. Tip gratuit si jamais tu te retrouves bloqué à l'aéroport de Dakar Yoff pour quelques heures).
Ce retard s'est d'ailleurs avéré n'être qu'un prélude de mon périple avec cette compagnie (que j’ai fini par rebaptiser the Maybe Air[3]),
que je te raconterai dans le prochain épisode.
A suivre...
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