dimanche 21 juin 2015

La vie dans nos aéroports... Lagos MMA (Part 2.2)


Cliquer ici pour lire l'épisode précédent 
Etant d’un naturel résolument optimiste, je décide quand même de prendre les choses avec philosophie. Et je me dis que je vais d’abord servir à manger à Papy avant de réfléchir à la suite du programme… Papy qui me demande en passant si je peux aller vérifier si notre vol est là, vu que la dame n’entend pas les annonces…
-        "Aaaarrrggh, on va se calmer là Papy ! Non seulement le Monsieur a dit que notre vol ne serait pas là avant 22h mais en plus on vient de quitter notre porte d’embarquement"…

Bon j’avoue, je n’ai pas vraiment répondu ça (j’aurais voulu). A la place, je me suis contenter de répondre "Bien sûr, ne vous inquiétez pas, mangez un peu et essayez de dormir un peu, j’irai vérifier tout à l’heure ". 
Je m’assois, allonge mes jambes et ferme les yeux… 5 minutes ! Et ça ne rate pas : petite tape sur mon épaule "Excusez-moi…"


Moi (grooos soupir) : Oui ?
Papy : je n’arrive pas à manger ces trucs-là (les fameux pastels et samoussas !). Je voudrais plutôt une soupe ou des pâtes (re plait-il ?)
Moi : Mais il n’y a pas de soupe ou de pâtes ici (dans le lounge)
Papy (regard implorant) : vous savez, je n’ai rien mangé depuis 2 jours et je crois que mon estomac ne supporte pas cette nourriture
Moi (ma bonté me perdra !) : d’accord je vais vous chercher quelque chose
J’ai fait le tour de l’aéroport pour chercher de la soupe ou des pâtes et j’en ai profité pour vérifier mon vol… rien dans les deux cas !

J’ai fini par faire un thé à Papy, avec des crackers (remède miracle s’il en est quand on meurt de faim…) et il a fini par s’endormir…

Ce que pour ma part je n’ai jamais réussi à faire puisqu’il fallait que je me rende régulièrement à la porte d’embarquement 32 (environ 250 m de trajet aller puis retour X 6) pour vérifier que mon vol n’était pas en train de partir sans moi. 

A minuit, la dame de l’accueil arrive en courant "Madam, madam, I see people changing gate. I think it’s your flight. You betta go check fast".
C’était bien mon vol…

Contente (eeeennnfiiin !) je réveille Papy, on emballe nos affaires, direction Gate 52 (à l’autre bout de l’aéroport… Je suis sur les rotules)

Nous sommes arrivés juste à temps à la porte d’embarquement pour entendre une responsable de la compagnie annoncer (je rappelle qu’il était minuit et que mon vol était initialement programmé à 19h40)






 "Please ladies & gentlemen, we are sorry for the delay. We are going to board now but you have to know that we won’t be able to carry your luggage on this flight.
So passengers to Dakar, your luggage will be carried on the next flight tomorrow and passengers to Gambia, you will receive your luggage the day after tomorrow".

Comme souvent dans ce genre de situations, vous avez deux types de réaction:

  • D’un côté les sénégalais et gambiens (air dépité et épuisé) : "Sheeeuteuteut… Waaaw grawoul[1], on est fatigués, on veut juste rentrer chez nous. On a qu’à embarquer"
  • De l’autre, les nigerians (menaçants) : "you do whatever you want, I no going nowhere (sic) without my luggage. Tchiiiip, nonsense…"… et tout un lot d’insultes que je ne suis pas en mesure de répéter ici.


Les échanges d’insultes (si, si, échanges !) ont duré jusqu’à 1h du mat, pendant que les sénégalais et les gambiens restaient assis, la tête entre les mains, complètement abattus (personne n’avait la force d’aller demander si on pouvait embarquer le temps qu’ils finissent leurs histoires).
Je suppose que comme moi, les autres se demandaient s’il fallait rire ou pleurer de cette situation… Gros soupir !







On nous a finalement fait embarquer à 1 heure du matin. Et là, le pilote nous a annoncé en s’excusant que le retard de l’avion était dû à une pénurie de fuel (heeeeuuuu, c’est normal ça une pénurie de fuel dans un aéroport ? Et pourquoi tous les autres vols sont partis à l’heure prévue dans ce cas ?).

Bref.

Arrivée à Dakar : 05h30 du matin... 06 heures après l'horaire prévu. En posant le pied sur le tarmac, j’ai eu un flash "Plus JAMAIS Arik !", et ça vraiment, c’est venu du fond du cœur.


Donc Cher AL, le jour où tu dois te rendre au Nigeria, souviens toi de ce post… et cherche une autre compagnie…

Je te l’avais dit : la nuit a été looooongue, et ça se voit dans la longueur de ce post. Mais j’espère au moins que tu auras passé un bon moment à le lire…

Et à la semaine prochaine, pour une nouvelle histoire… ou pas.




[1] Ce n’est pas grave


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