Bonjour Chers Amis Lecteurs.
J’espère que vous avez passé de bonnes fêtes de
Noël et que vous récupérez bien de vos agapes. Ah, vous vous préparez déjà pour
les fêtes de fin d’année ? C’est fou hein, comme il est dur de se concentrer sur
le travail en ce moment ! Je me demande bien pourquoi.
Alors aujourd’hui j’ai envie de vous parler d’un problème
que tous les freelancers dakarois (peut être même sénégalais) connaissent :
la (non ?) reconnaissance de leur travail.
La première difficulté à laquelle vous devez faire face lorsque vous travaillez en freelance, est la réticence du sénégalais à
utiliser les services d’un expert pour un service donné "Waye[1], pourquoi je
vais payer pour ça alors que je peux le faire moi-même ?!" (et c’est comme ça pour tout, même pour l’architecture… pourtant, l’architecture,
c’est quand même spécifique comme métier, non ?!).
Pourtant, vous ne perdez pas espoir et vous
continuez à prospecter, jusqu’à ce que vous tombiez sur un chef d’entreprise novateur et ouvert à l’idée
de se faire accompagner (ça va généralement de paire) pour améliorer sa qualité de service, sa productivité, son image, son CA...
Et là, vous devez faire face à un 2nd
écueil : la question de l’argent.
Comme tout le monde le sait, le marchandage est une
pratique culturelle au Sénégal : les sénégalais marchandent
systématiquement et pour absolument tout, même si vous leur proposez un prix inférieur à ce qu’ils avaient prévu de payer. Oui bien sûr, tous les professionnels négocient
pour avoir un meilleur prix, mais chez nous, ils appliquent la règle du marché (comme dans bazar) et divisent d’office votre prix par (au moins) deux (quand vous avez de
la chance, sachant que certains appliquent la règle Sandaga[2],
qui est de 1/3), et ce, quelle que soit la prestation attendue.
Et ils sont très surpris lorsque vous leur dites
que vous avez des taxes et des sous traitants à payer (ils ont même une
solution pour les sous traitants "Ah, donne lui un petit 30 000 FCFA rek[3], il sera très
content de ramener quelque chose à la maison" (Euh non, ça ne
va pas être possible. Mes sous traitants sont des professionnels comme moi, qui
apportent une expertise et qui ont un coût, donc non, le nékhal[4] à
30 000 FCFA, ça ne marche pas !)).
Mais vous ne baissez pas les bras, vous négociez
ferme et vous finissez par trouver un terrain d’entente (en cassant bien vos
prix… Aaarrrgh !).
Bien sûr, en bon professionnel, vous avez prévu une
avance de démarrage de 50% sur le papier, qui se transformera en 15% dans la
pratique "toi
aussi, tu es mon frère (ma sœur), prend ça pour commencer, le temps que je
règle la question avec mon comptable et on régularise en cours de route"…
Et comme vous êtes sérieux, vous faites votre
travail et délivrez dans les délais impartis.
Et là, vous l’avez dans le baba, parce que recouvrer
son argent au Sénégal, une fois que la prestation est livrée, c’est quasiment
du boulot à plein temps ! J’ai un ami qui a effectué une mission en
janvier 2014, qui a reçu un acompte de 500K FCFA sur une facture de 4M FCFA et
qui court toujours derrière son reliquat. Et lorsqu’il relance son client, celui-ci
lui dit "je
n’ai pas la somme sur moi actuellement, mais tu peux passer au bureau, je te remets
50 000 FCFA en attendant" (Re euuuh non ! Tu me dois
le prix d’une prestation, pas un nekhal). Et nous sommes presque en janvier
2015 !
Comment dans ces conditions sensibiliser les
esprits au fait que nous vendons une expertise, que nous faisons un travail
difficile et souvent éprouvant et que le fait de payer une prestation que l’on
vous a livrée est une question d’éthique et de respect ? Et surtout, comment
leur faire comprendre que le fait de ne pas payer tue le business, ne
contribue pas (bien au contraire) à faire évoluer la qualité du service (ce qui explique peut être cette tendance, bien
sénégalaise, à se complaire dans une certaine médiocrité) et ne profite à personne au final ?!
Oui je sais, mon post est un peu dur aujourd’hui, mais on va dire que c’est mon coup de gueule de cette fin d’année 2014, en
espérant que 2015 nous apportera un changement de vision qui nous poussera de l’avant.
Et j’en profite pour vous souhaiter de bonnes fêtes
de fin d’année et une bonne et heureuse année 2015.
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