Hello
Al,
La
semaine dernière, je t’expliquais comment j’avais souffert du syndrome de
l’imposteur au cours de mes années en entreprise et cela avait failli me mener
au bord du burn-out (article intéressant que tu peux lire ou relire ici).
Aujourd’hui
donc je te propose une suite pour savoir comment te débarrasser de (ou au moins atténuer) ce sentiment.
Bon
je te préviens tout de suite, ce ne sera pas aussi simple que tu le crois. En fait, les sentiments
sont les derniers à changer. Je le sais parce que même après avoir réalisé que
mon « imposture » était plus une illusion qu’autre chose, il m’arrive
encore aujourd’hui de me dire que je ne suis pas "assez" (même si j’ai la
chance d’être entourée de personnes positives, à qui je peux me confier et qui
me rappelle – de manière objective – que je réalise de belles choses).
Donc
aujourd’hui on va revoir les différents profils « imposteurs » listés
la semaine dernière et les questions à te poser pour déterminer ton propre
profil et de là, faire un reset de ton modèle de pensée.
1. Les perfectionnistes
Pour
rappel, pour les perfectionnistes, le succès est rarement satisfaisant parce
qu'ils croient qu'ils auraient pu faire encore mieux, ce qui n’est ni productif
ni sain (pensée à creuser pour toutes les personnes qui
répondent « je suis trop perfectionniste » lorsqu’on leur demande de
citer un défaut, en se disant que c’est une bonne chose à dire).
Pour
déterminer si ce profil s’applique à toi, réponds (sincèrement)
à ces questions :
- T’a-t-on déjà reproché de faire du micro-management ?
- As-tu du mal à déléguer ? Et quand tu le fais te sens tu frustré et déçu des résultats ?
- Quand tu fais une erreur dans ton travail, t’accuses-tu d’être nul et rumines-tu dessus pendant des jours ?
- Penses-tu que ton travail doit être parfait à 100 %, 100 % du temps ?
Si
tu as répondu oui à au moins 4 de ces questions (eh eh eh, je sens
que beaucoup vont se reconnaître dans ce profil), je te confirme que
tu as bien un profil « perfectionniste ».
ð Comment gérer ?
Force
toi à agir avant d'être prêt et à démarrer le projet que tu planifies depuis
des mois. Si tu attends que tout soit parfait avant de démarrer, tu ne feras
jamais rien. Démarre et ajuste au fil de l’eau. Perso, quand on a lancé les
lives #JobStories sur Facebook, on avait juste un bon concept et on s’est dit qu’on
allait démarrer avec les moyens du bord (vraiment limités à l’époque si tu
as regardé nos premières vidéos). Et là, nous sommes en train de
travailler à améliorer le format de l’émission (next episodes coming
soon), au fur et à mesure des feedbacks de notre public.
Apprends
à prendre tes erreurs à bras le corps, en les considérant comme un élément
naturel du processus et célèbre tes réalisations, même les plus petites.
2. Les experts
Les
Experts mesurent leurs compétences en fonction de ce qu'ils savent et de ce
qu'ils peuvent faire. Et comme ils croient qu’ils ne savent jamais assez, ils
craignent en permanence d'être exposés comme inexpérimentés. Alors, je suis d’accord
qu'il y a toujours plus à apprendre et que t'efforcer à accroître tes
compétences va certainement t’aider à booster ta compétitivité sur le marché du
travail, mais si tu va trop loin, ta tendance à rechercher sans cesse plus
d'informations peut en fait se révéler être une forme de procrastination.
Les
questions à te poser pour voir s’il s’agit de toi :
- Es-tu constamment à la recherche de formations ou de certifications parce que tu penses que tu as besoin d'améliorer tes compétences pour réussir ?
- Même si tu es à ton poste depuis un certain temps, as-tu l'impression de ne pas en savoir assez ?
- Hésites tu à postuler à des offres d'emploi si tu ne réponds pas à 100% aux exigences en termes d’études supérieures ?
- Cela te stresse un peu quand quelqu'un dit que tu es un expert dans un domaine alors que tu as l’impression que tu ne maitrises pas vraiment ?
ð Comment gérer ?
Commence
à pratiquer l'apprentissage « in time ». C’est à dire que tu dois
chercher à acquérir une nouvelle compétence au moment où tu en as besoin – par
exemple, si tes responsabilités changent ou si as un projet (clairement défini) de reconversion professionnelle – plutôt
que de thésauriser des connaissances qui te donne un sentiment de (faux) confort.
Et tu
peux également essayer de mentorer de jeunes collègues, ça te permettra non
seulement d’aider ceux qui en ont besoin à se développer, mais également de
voir que tu maîtrises beaucoup plus de choses que tu ne crois.
3. Le Génie Naturel
Si
tu te rappelles, Le Génie Naturel est celui qui apprend tellement vite que lorsqu’il
doit travailler dur pour accomplir quelque chose, il se dit que cela signifie qu’il
n’est pas assez bon.
Pour savoir s’il s’agit de toi, tu dois te poser les
questions ci-dessous :
- Es-tu habitué à exceller sans trop d'efforts ?
- T’a-t-on souvent dit, lorsque tu étais enfant, que tu étais le plus "intelligent" de ta famille ou de la classe ?
- Tu te dis que tu n’as pas besoin d’un mentor parce que tu penses que tu peux te débrouiller seul
- Un mauvaise performance te fait-elle perdre confiance en toi ?
- Évites-tu les défis parce que c'est inconfortable pour toi d'essayer quelque chose pour lequel tu n’es pas doué ?
ð Comment gérer
Pour
accomplir de grandes choses, il faut apprendre tout au long de la vie et
acquérir en permanence de nouvelles compétences. Et ça vaut pour tout le monde,
même les personnes les plus confiantes. Plutôt que de te culpabiliser donc lorsque
tu n’atteints pas tes normes (incroyablement élevées reconnaissons-le),
identifie plutôt les comportements spécifiques et modifiables que tu peux
améliorer avec le temps. Par exemple, si tu veux avoir plus d'impact au bureau,
il est beaucoup plus productif de te concentrer sur l'amélioration de tes
compétences en matière de présentation plutôt que d'affirmer que tu n’es pas « bon »
pour parler en réunion.
4. Le soliste
Celui-ci
pense qu’il doit tout faire et comprendre par lui-même et que le fait de demander
de l'aide révélera aux autres qu’il est un usurpateur. C'est bien d'être
indépendant, mais pas dans la mesure où tu refuses l'aide des autres, juste
pour pouvoir prouver ta valeur. Tout ce que tu gagneras, c’est que les autres
te considéreront comme un individualiste et auront tendance à ne pas t’intégrer
dans leurs cercles, ce qui renforcera encore plus ton sentiment de ne pas être
à ta place.
Pour
savoir s’il s’agit de toi, voici les questions que tu dois creuser :
- As-tu le sentiment définitif que tu dois accomplir les choses par toi-même pour te prouver aux autres ?
- Te dis-tu souvent que tu n’as besoin de l’aide de personne ?
- Formules-tu les demandes en fonction des exigences du projet, plutôt qu'en fonction de tes besoins propres ?
ð Comment gérer ?
Un point important que tu dois savoir, c’est qu’il
n'y a aucune honte à demander de l'aide quand tu en as besoin. Donc si tu ne
sais pas comment faire quelque chose ou si tu n’arrives pas à résoudre un
problème, demande à conseil (à un collègue, superviseur ou même à un coach de
carrière si tu en as la possibilité).
5. Superman / Superwoman
Ce
profil se dit qu’il doit exceller dans tous les aspects de sa vie (personnelle, professionnelle, amicale, etc.) et ils se forcent
donc à travailler deux fois plus que les autres pour avoir le sentiment d’être
à la hauteur. Le souci c’est que cette surenchère d’activité n’est rien d’autre
qu’un camouflage de l’insécurité que ce profil ressent et la surcharge de
travail peut nuire non seulement à ta santé mentale, mais aussi à tes relations
avec les autres.
Les questions à te poser :
- Restes-tu plus tard au bureau que le reste de ton équipe, même après avoir terminé ton travail de la journée ?
- Es-tu stressé lorsque tu ne travailles pas et trouves-tu les pauses souvent complètement inutiles ?
- As-tu laissé tomber tes passe-temps favoris et autres passions en cours de route pour te concentrer uniquement sur ton travail ?
- As-tu l'impression de ne pas avoir vraiment mérité ton titre (malgré tes nombreuses réalisations), ce qui te pousse à travailler plus fort et plus longtemps que ceux qui t’entourent ?
ð Comment gérer ?
Ces « workaholic
imposteurs » sont en fait dépendants de la validation qui vient du
travail, et non du travail lui-même. Commence donc à t’entrainer pour t’éloigner
de la validation externe. Tu ne dois pas attendre l’approbation des autres pour
te sentir bien par rapport au travail que tu effectues.
Plus tu travailleras ta « validation interne », plus tu seras en mesure d’entretenir ta confiance en toi et de voir que tu possèdes de vraies qualités qui ont de la valeur.
Plus tu travailleras ta « validation interne », plus tu seras en mesure d’entretenir ta confiance en toi et de voir que tu possèdes de vraies qualités qui ont de la valeur.
D'un autre côté, apprend à prendre la critique constructive de manière
objective – pas personnellement donc – et demande-toi quelles leçons tu peux en
tirer pour t’améliorer.
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Les
gens qui ne se sentent pas comme des imposteurs ne sont pas plus intelligents,
compétents ou capables que nous autres. La seule différence entre quelqu'un qui
souffre du syndrome de l'imposteur et quelqu'un qui n'en souffre pas, c'est la
façon dont chacun réagit aux défis. Et si tu n’es pas sûr d’y arriver seul, il
peut être utile de partager ce que tu ressens avec des amis ou un mentor de
confiance, ça te rassurera sûrement de voir que tu n’es pas seul dans ton cas.
La
plupart des gens vivent des moments de doute, et c'est normal. L'important est
de ne pas laisser ce doute contrôler tes actions car personne n'est préparé dès
le départ. Nous apprenons tous au fur et à mesure.
C'est l'un des textes les plus censé qu'il m'a été donné de lire.
RépondreSupprimerBravo et merci!