Hello AL,
J'espère que tu as apprécié la fiche de travail que je t'ai proposée dans mon post de la semaine dernière et que tu avances dans la construction de tes objectifs 2019.
Alors je lisais hier un article sur le syndrome de l'imposteur et ça m'a fait repenser à mes années en entreprise. As-tu déjà eu l'impression de ne pas être à ta place, comme
si tu ne méritais pas ta position au travail ou une nouvelle promotion ? Et tu t'es dit que
si tu parlais trop, tes collègues allaient découvrir que tu n’es qu’un
imposteur ?
Si c’est le cas, je te rassure tout de suite, tu es en bonne
compagnie : beaucoup de personnes très performantes partagent ce petit
secret. Au fond d'eux, ils se sentent comme des imposteurs – ou pire, des
charlatans complets – et pensent que leurs réalisations sont le résultat de la
chance ou d’un concours de circonstances.
J’ai moi-même ressenti ce syndrome lorsque j’étais en
entreprise.
Toutes les personnes qui me connaissent savent que j’ai
travaillé comme une malade pendant 10 ans, non seulement pour atteindre mes
résultats mais pour également toujours rendre le travail le plus parfait
possible. Et tout le monde était d’accord pour dire que je
« délivrais ».
Malgré tout, j’avais l’impression que mon évolution au sein
de la société (je suis entrée comme Conseillère Commerciale et j’ai
progressivement gravi les échelons pour devenir Directrice Commerciale 6 ans
plus tard) était plus due à la chance qu’à mes compétences. Du coup je
travaillais 2 fois plus pour « mériter mon poste » (10 heures par jour en moyenne, parfois 12h, et tous
les 2 ou 3 mois, je passais carrément la nuit au bureau pour finir un projet ou
une réponse à un appel d’offre, rentrais chez moi à 6h du matin pour revenir à
mon poste à 10h).
Évidemment mes proches s’inquiétaient de plus en
plus pour moi (j’étais une véritable boule de nerfs
à cause du stress). Jusqu’à ce qu’un ami, à qui je venais de dire que si j’étais
arrivée à ce niveau, c’est parce que j’avais énormément de chance et que
j’étais toujours au bon endroit au bon moment, me réponde « Boy, tes boss
ont investi des milliards dans cette boite et leur seul objectif est de
récupérer leur mise avec une plus-value. Ils ne font pas de sentiments et à
chaque fois qu’ils te confient de nouvelles responsabilités, c’est parce qu’ils
savent que tu vas leur rapporter de l’argent. Et les résultats que tu
enregistres, ce n’est pas de la chance, c’est juste le fruit de ton
travail ! ».
Bon le switch mental ne s’est pas fait du jour au lendemain,
mais au moins ce commentaire m’a poussée à me poser des questions sur ma vraie
valeur et sur les compétences que je devais manifester au quotidien pour
avancer. Et je me suis rendue compte que si je n’étais pas superwoman, je n’en
étais pas loin.
Tout ça pour te dire que même les meilleurs d’entre nous
peuvent être atteints par ces sentiments, connus sous le nom de syndrome de l'imposteur (ou ce que les psychologues appellent souvent le phénomène de l'imposteur), qui touchent toutes sortes de personnes dans tous les domaines de la vie (femmes, hommes, étudiants en médecine, responsables marketing, acteurs et cadres… on
estime que 70 % des gens ressentent ce sentiment d'imposteur à un moment ou à
un autre de leur vie) et qui peuvent prendre diverses formes, selon les
antécédents, la personnalité et les circonstances de la personne.
Les 5 types d’imposteurs
Les nombreuses recherches menées sur le sujet (le
syndrome de l’imposteur est étudié depuis 1978) ont permis de
déterminer 5 types « d’imposteurs » que je te présente ici (au cas où tu aurais développé un de ces profils) :
- Les Perfectionnistes se fixent des attentes extrêmement élevées et même s'ils atteignent 99 % de ces objectifs, ils auront le sentiment d’avoir échoué. Toute petite erreur les amènera donc à s'interroger sur leurs compétence.
- Les Experts mesurent leurs compétences en fonction de ce qu'ils savent et de ce qu'ils peuvent faire. Et comme ils croient qu’ils ne savent jamais assez, ils craignent en permanence d'être exposés comme inexpérimentés. C’est le genre de profil qui ne postulera pas s’il ne répond pas à tous les critères ou qui hésitera à poser une question ou à prendre la parole en réunion parce qu'il a peur de paraître stupide s'il ne connait pas déjà la réponse.
- Le Génie Naturel : les personnes ayant ce type de compétence sont habituées à acquérir facilement de nouvelles aptitudes ou connaissances. Du coup, quand elles doivent faire des efforts, leur cerveau leur dit que c'est la preuve qu'elles sont des imposteurs. En d'autres termes, s'ils mettent beaucoup de temps à maîtriser quelque chose ou s'ils travaillent dur pour accomplir quelque chose, ils pensent que cela signifie qu'ils ne sont pas assez bons.
- Les Solistes se soucient surtout de savoir "qui" accomplit la tâche. Pour figurer sur la liste des réalisations, il faut que ce soit eux et eux seuls. Parce qu'ils pensent qu'ils doivent tout faire et comprendre par eux-mêmes et que demander de l'aide révélera qu'ils sont un échec ou une fraude.
- Les Supermen / Superwomen mesurent la compétence en fonction du " nombre " de rôles dans lesquels ils peuvent à la fois jongler et exceller. Ils ressentent le besoin de réussir dans tous les aspects de la vie - au travail, en tant que parents, en tant que partenaires - et peuvent se sentir stressés s'ils ont l'impression de ne rien accomplir. Ce qui les pousse à travailler plus fort que ceux qui les entourent pour prouver qu'ils ne sont pas des imposteurs.
Cela te semble
familier ?
Le fait que tout ton entourage voit une personne très
compétente là où tu vois un imposteur n’ayant pas les compétences adéquates est
un assez bon indicateur que tu t’es créé une bulle qui n’a rien à voir avec la
réalité. Et peu importe à quel point tu es intelligent, talentueux ou doué tu
n’atteindras jamais la barre insensément haute que tu t’es fixée.
C'est pourquoi, si tu veux vraiment vaincre ton syndrome de
l'imposteur, tu dois ajuster tes pensée auto-limitatives et revoir tes critères
concernant ce qu'il faut pour être "compétent".
La semaine prochaine nous allons justement voir les
questions à te poser pour déterminer ton profil imposteur – si tu as
l’impression d’être concerné bien sûr – et voir comment shifter ton modèle de
pensée et te remettre right on-track.
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